La nuit du 6 mai

Il y eut, en d'autres temps, la nuit du 4 août ou celle(s) du 2 décembre. Il y aura désormais celle du 6 mai 2007.

Pas contents. Ca manifeste, ça proteste. Place du Capitole. A l'assaut de la mairie. Barricades qui brûlent rue Alsace, rue de Kiev, un peu partout. CRS. Police. Pompiers. Ambulances. Des sirènes toute la nuit. Vers le centre-ville, vers le Mirail. Un coup de chaque. Voitures qui brûlent. Emeutes. Et l'hélico.

Manque plus qu'un couvre-feu. On s'y croirait. L'hélico qui a survolé le centre-ville pendant une petite heure en pleine nuit. Avec son énorme phare éclairant.

Manquait qu'un raid aérien. On s'y serait cru. Quand faudra-t-il courir se réfugier dans les caves ou le métro?

Il est peut-être resté plus d'une heure, je me suis endormie ensuite... horreur, mon cerveau s'habitue déjà.

Résultat, on voulait aller au ciné ce soir, on va plutôt y aller en fin d'après-midi, histoire de pas se retrouver entre un groupe de casseurs et les CRS à 23h.

Comme ça pendant cinq ans? Ca promet!!

Oui, on va voir Spiderman 3, ça fera pas de mal de croire que quelque part peut-être il y a des super héros qui combattent encore les méchants. C'est du divertissement, mais ça change les idées. Mais c'est peut-être un piège. Du pain et des jeux, le peuple ne se préoccupe pas de politique tant qu'il est divertit. Ni tant qu'il est en vacances. Les premières réformes apparaîtront en plein été, comme par hasard...

C'était votre flash info, souffle de la liberté, en ce premier jour de la France occupée.

Beatrix